Source: IMF in French
le 31 juillet 2025
Washington, DC: Le Conseil d’Administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé, le 30 juillet 2025, les consultations[1] au titre de l’article IV avec le Mali. Les autorités ont besoin de plus de temps pour examiner la publication du rapport des services préparé dans le cadre de cette consultation[2].
L’économie malienne fait preuve d’une certaine résilience malgré des vents contraires importants. La croissance économique devrait atteindre 5 % en 2025, soutenue par une forte production agricole, le début de l’extraction de lithium et la poursuite de la croissance des services. Toutefois, la baisse de l’aide extérieure, la diminution de la production d’or et la fermeture de la plus grande mine pèsent négativement sur les perspectives. Sous réserve d’un retour à la normale des activités minières, la croissance devrait rebondir à 5,4 % en 2026. Le déficit budgétaire est prévu à 3,4 % du PIB en 2025, en partie en raison des dépenses publiques engagées pour atténuer l’impact des inondations. Toutefois, les perspectives restent incertaines et comportent des risques baissiers importants.
La politique budgétaire devrait avoir pour priorité de rétablir la viabilité des finances publiques, notamment en convergeant vers le plafond de déficit budgétaire de 3 % du PIB fixé par l’UEMOA. Les principales priorités comprennent le renforcement de la mobilisation des recettes intérieures grâce à l’élargissement de l’assiette fiscale et à l’amélioration des administrations fiscale et douanière. En outre, les autorités sont encouragées à accroître l’efficience des dépenses tout en protégeant l’investissement public et les ménages vulnérables.
La réduction de l’incertitude liée à la politique intérieure et la poursuite des réformes structurelles sont essentielles pour libérer le potentiel de croissance du Mali. L’amélioration du climat des affaires, notamment par une transparence accrue et une stabilité du cadre réglementaire, est cruciale pour stimuler l’investissement privé. Le renforcement de la gouvernance budgétaire, l’amélioration de la gestion des finances publiques, la réduction des vulnérabilités des entreprises publiques (EP) et le renforcement de leur supervision — en particulier de la société nationale d’électricité, Énergie du Mali — sont des chantiers prioritaires.
Évaluation du Conseil d’Administration[3]
Les administrateurs souscrivent globalement à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du FMI. Ils ont salué la résilience de l’économie malienne face à des défis multiples et persistants, notamment les conflits en cours, l’insécurité alimentaire, les inondations sévères, les coupures d’électricité, la réduction des aides internationales et la fermeture de la plus grande mine d’or. Toutefois, ils ont averti que des risques baissiers et des vulnérabilités importants compliquaient les perspectives. Dans ce contexte, les administrateurs ont souligné l’importance cruciale de maintenir une dynamique de réformes ambitieuses, soutenue par le renforcement des capacités.
Compte tenu de la baisse prévue des recettes minières et des besoins accrus de dépenses après les inondations, les administrateurs ont appuyé un assouplissement budgétaire temporaire en 2025. Ils ont toutefois salué l’engagement des autorités à ramener le déficit en dessous du plafond de 3 % du PIB fixé par l’UEMOA d’ici 2027, et ont encouragé la poursuite des efforts visant à renforcer la mobilisation des recettes intérieures afin de préserver la viabilité budgétaire à moyen terme tout en créant une marge de manœuvre pour des dépenses sociales et des dépenses d’investissement favorables à la croissance et au développement. Notant les niveaux élevés de pauvreté et le nombre important de personnes déplacées dans un contexte de recul de l’aide étrangère, les administrateurs ont souligné l’importance de renforcer le filet de sécurité sociale et d’intensifier les mesures ciblées pour soutenir les plus vulnérables. Ils ont insisté sur la nécessité d’améliorer l’efficacité des dépenses et ont salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre des réformes de la gestion des finances publiques dans le cadre du programme de référence appuyé par les services du FMI. Les administrateurs ont encouragé la mise en place d’un cadre budgétaire à moyen terme afin de renforcer la transparence, la prévisibilité et la crédibilité des politiques.
Les administrateurs ont encouragé la prise de nouvelles mesures visant à renforcer les capacités de surveillance et les cadres de gestion des risques afin de préserver la stabilité financière. Ils ont relevé les vulnérabilités potentielles liées à l’exposition croissante des banques maliennes aux titres d’État ainsi qu’à la récente interruption de l’expansion du crédit.
Les administrateurs ont souligné l’importance des réformes de gouvernance pour renforcer la gestion budgétaire, le climat des affaires et la confiance des investisseurs. Ils ont félicité les autorités pour les progrès accomplis dans l’amélioration du cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et pour leur sortie de la liste grise du GAFI. Les administrateurs ont exhorté les autorités à poursuivre leurs efforts pour renforcer les cadres de lutte contre la corruption et mettre en œuvre le registre des bénéficiaires effectifs. Ils ont encouragé la prise de nouvelles mesures concernant l’application de la déclaration de patrimoine, la surveillance des entreprises publiques, l’intégrité judiciaire et le renforcement des cadres réglementaires du secteur minier.
Les administrateurs ont exhorté les autorités à mettre en œuvre des réformes favorables à la croissance afin de réaliser leurs ambitieux objectifs de développement. Ils ont souligné la nécessité de lever les goulots d’étranglement à la croissance, d’améliorer la gestion des investissements publics, de stimuler le dynamisme du secteur privé, d’attirer les investissements étrangers, de renforcer l’adaptation au changement climatique et de diversifier l’économie.
Les prochaines consultations au titre de l’article IV avec le Mali devraient avoir lieu conformément au cycle habituel de 12 mois.
Mali: Principaux indicateurs économiques et financiers, 2022–27
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2022
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2023
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2024
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2025
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2026
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2027
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Est.
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Prévisions
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National income and prices
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(Variation annuelle en pourcentage)
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PIB à prix constants
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3.5
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4.7
|
4.7
|
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5.0
|
5.4
|
5.2
|
Inflation des prix à la consommation (moyenne annuelle)
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9.7
|
2.1
|
3.2
|
|
3.5
|
2.0
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2.0
|
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Monnaie et crédit
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Crédit à l’État
|
77.7
|
34.8
|
0.1
|
|
2.4
|
25.1
|
16.5
|
Crédit à l’économie
|
14.9
|
0.3
|
4.3
|
|
-5.2
|
7.5
|
7.3
|
Masse monétaire au sens large (M2)
|
10.7
|
-1.1
|
1.8
|
|
-1.8
|
7.5
|
7.3
|
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Finances de l’administration centrale et dette publique
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(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)
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Recettes
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19.3
|
20.6
|
22.0
|
|
21.5
|
21.5
|
21.5
|
dont : Recettes fiscales
|
13.2
|
14.8
|
15.8
|
|
15.8
|
15.6
|
15.6
|
Dons
|
0.4
|
0.7
|
0.1
|
|
0.3
|
0.3
|
0.6
|
Total des dépenses et prêts nets
|
24.4
|
24.8
|
24.7
|
|
25.2
|
25.0
|
25.1
|
Solde global (base ordonnancement)
|
-4.7
|
-3.6
|
-2.6
|
|
-3.4
|
-3.2
|
-3.0
|
Solde global (base caisse)
|
-4.6
|
-2.5
|
-2.0
|
|
-3.4
|
-3.9
|
-3.6
|
Dette publique1
|
50.3
|
51.9
|
51.7
|
|
50.5
|
49.5
|
48.8
|
Dette publique extérieure
|
26.2
|
26.4
|
24.2
|
|
22.6
|
21.2
|
20.3
|
Dette publique intérieure 2
|
24.1
|
25.5
|
27.5
|
|
27.9
|
28.3
|
28.5
|
Service de la dette
|
6.4
|
7.1
|
6.7
|
|
7.1
|
10.1
|
12.5
|
|
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|
|
|
|
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|
Secteur extérieur
|
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|
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|
Solde courant, transferts officiels inclus
|
-7.7
|
-7.6
|
-4.6
|
|
-4.8
|
-2.8
|
-2.8
|
Solde courant, transferts officiels exclus
|
-10.2
|
-9.6
|
-4.8
|
|
-5.0
|
-3.0
|
-3.1
|
Exportations de biens et services
|
30.3
|
28.9
|
26.3
|
|
28.5
|
30.4
|
29.9
|
Importations de biens et services
|
41.2
|
38.1
|
31.8
|
|
33.4
|
33.0
|
32.4
|
Balance globale des paiements
|
-3.8
|
-4.3
|
2.4
|
|
-0.8
|
1.7
|
1.9
|
Termes de l’échange (détérioration -)
|
-21.0
|
12.1
|
22.2
|
|
12.8
|
1.5
|
-1.3
|
Taux de change effectif réel (dépréciation -)
|
-0.5
|
2.1
|
1.4
|
|
…
|
…
|
…
|
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Sources : Ministère de l’économie et des finances; et estimations et projections des services du FMI.
1 La dette publique désigne la dette générale du gouvernement.
2 Y compris avances statutaires de la BCEAO, obligations d’État, bons du Trésor et autres créances. À partir de 2021, cela comprend une allocation de DTS d’un montant de 1,3 % du PIB rétrocédée par la BCEAO.”
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[1] En vertu de l’article IV des Statuts du FMI, le Fonds mène des consultations bilatérales avec ses pays membres, généralement une fois par an. Une mission du personnel se rend dans le pays, recueille des informations économiques et financières et discute avec les autorités de l’évolution de la situation économique et des politiques menées. À son retour au siège, le personnel prépare un rapport qui sert de base à la discussion au Conseil d’administration.
[2] Conformément aux Statuts du FMI, la publication des documents relatifs aux pays membres est volontaire et requiert le consentement du pays concerné. Les autorités ont demandé un délai supplémentaire pour décider de la publication du rapport des services. Une décision finale est attendue au plus tard 28 jours après la date d’examen par le Conseil d’administration.
[3] À l’issue des délibérations, le Directeur général, en sa qualité de Président du Conseil d’administration, résume les points de vue exprimés par les administrateurs. Ce résumé est transmis aux autorités du pays. Une explication des termes qualificateurs utilisés dans les résumés des délibérations est disponible à l’adresse suivante : http://www.IMF.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.
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