Le Conseil d’Administration du FMI achève la quatrième revue de l’accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit en faveur de l’Union des Comores

Source: IMF in French

le 24 juin 2025

  • Le Conseil d’Administration du FMI a approuvé aujourd’hui la quatrième revue de l’accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit avec l’Union des Comores. L’achèvement de cette quatrième revue permet le décaissement immédiat de 3,56 millions de DTS (environ 4,87 millions de dollars).
  • La mise en œuvre du programme reste globalement satisfaisante, malgré les difficultés rencontrées en 2024 liées à une longue transition politique et à des chocs extérieurs. Les autorités ont réitéré leur engagement envers l’agenda de réformes appuyé par l’accord au titre de la FEC et sont déterminées à faire preuve d’une appropriation renforcée du programme au cours de la période à venir.
  • Les conditions économiques demeurent globalement stables, soutenues par des réserves extérieures adéquates et la poursuite de l’engagement dans le programme, malgré des pressions inflationnistes persistantes. La mise en œuvre du programme soutenu par la FEC continue à préserver la stabilité macroéconomique, à faire avancer les réformes structurelles nécessaires, et à mobiliser un soutien financier supplémentaire pour répondre aux importants besoins de développement et de financement du pays.

Washington: Le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a achevé aujourd’hui la quatrième revue de l’accord conclu avec l’Union des Comores au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC). La décision du Conseil d’administration ouvre la voie au décaissement immédiat de 3,56 millions de DTS (environ 4,87 millions de dollars), portant le total des décaissements effectués dans le cadre de l’accord à environ 23,7 millions de dollars. D’une durée de quatre ans, cet accord a été approuvé le 1er juin 2023 (voir communiqué de presse n° 23/194) et donne accès à 32,04 millions de DTS (environ 43 millions de dollars).

En complétant la quatrième revue, le Conseil d’administration a également approuvé les demandes des autorités concernant : (i) des dérogations pour non-respect des critères de réalisation quantitatifs (CRQ) relatifs aux recettes fiscales et au solde primaire intérieur à fin décembre 2024, ainsi que du CRQ continu sur la non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs ; (ii) la modification des CRQ de fin décembre 2025 sur les recettes fiscales et le solde primaire intérieur, afin de tenir compte des mesures correctives mises en œuvre à la suite du non-respect des CRQ à fin 2024. 

Bien que des progrès considérables aient été accomplis dans la réalisation des objectifs du programme, des efforts significatifs et soutenus restent nécessaires pour maintenir la dynamique des réformes. Les autorités ont réaffirmé leur engagement envers le programme appuyé par la FEC et sont déterminées à renforcer l’appropriation du programme au cours de la période à venir, en dépit des difficultés récentes. Deux des cinq CRQs ont été respectés à fin décembre 2024, et huit des onze repères structurels (RS) prévus entre fin novembre 2024 et fin mai 2025 ont également été atteints.

Le programme de réformes économiques des Comores, soutenu par l’accord FEC, vise à réduire les fragilités et à accroître la résilience économique en constituant les marges de manœuvre budgétaires, en réduisant les vulnérabilités liées à la dette, en renforçant le secteur financier et en améliorant la gouvernance. Les priorités stratégiques du programme restent inchangées et s’articulent autour de  : (i) la mobilisation des recettes intérieures par des réformes visant à renforcer l’administration fiscale et douanière tout en rationalisant les exonérations fiscales ; (ii) la stabilisation du secteur financier, notamment par la restructuration de la banque postale publique SNPSF et le renforcement des capacités de supervision et de résolution bancaire de la Banque centrale ; et (iii) le renforcement de la gouvernance à travers des réformes de gestion des finances publiques et de lutte contre la corruption.

Les conditions économiques restent stables, quoique des risques persistent. La croissance du PIB réel est estimée à 3,3 % en 2024 et devrait atteindre 3,8 % en 2025, soutenue par l’investissement public et la reprise du crédit au secteur privé. L’inflation moyenne s’est établie à 5 % en 2024 et 7,3 % en glissement annuel en mars 2025, sous l’effet des pressions sur les prix des denrées alimentaires liées aux perturbations de l’offre causées par les cyclones et à une forte demande saisonnière. En conséquence, l’inflation moyenne pour 2025 a été révisée à la hausse, passant de 1,8 % à 3,8 %. La consolidation budgétaire a été moins soutenue que prévu, principalement en raison de recettes inférieures aux prévisions, mais un ajustement plus marqué est prévu pour 2025 grâce aux mesures correctives adoptées. La position extérieure reste stable, avec un déficit du compte courant estimé à 2,2 % du PIB et des réserves internationales couvrant 7,4 mois d’importations en 2024, un niveau qui devrait dépasser 8,5 mois sur la période du programme.

À l’issue des délibérations du Conseil d’administration, M. Nigel Clarke, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :

«Les autorités comoriennes restent pleinement engagées dans leur programme de réformes appuyé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC), malgré les difficultés rencontrées en 2024, liées à une longue transition politique et à des chocs externes. Bien que la position extérieure demeure stable — soutenue par une accumulation continue de réserves — la dynamique économique s’est atténuée dans un contexte d’inflation alimentaire élevée et de chocs d’offre liés aux conditions climatiques. Ces défis mettent en lumière les vulnérabilités structurelles des Comores en tant que petit État insulaire fragile, caractérisé par une marge de manœuvre budgétaire limitée, une diversification insuffisante et une forte exposition aux risques climatiques et extérieurs.

La politique budgétaire reste axée sur une consolidation à moyen terme afin de préserver la soutenabilité de la dette. Bien que les résultats budgétaires de 2024 aient été inférieurs aux attentes, principalement en raison de recettes fiscales en deçà des prévisions, les autorités s’emploient à corriger ces insuffisances par des mesures visant à renforcer le contrôle douanier, améliorer la conformité des contribuables et recouvrer les arriérés fiscaux.

Le cadre de politique monétaire demeure judicieusement axé sur la préservation de la stabilité de l’ancrage à l’euro, tout en poursuivant une amélioration progressive de la gestion de la liquidité. Alors que l’inflation reste élevée, la BCC se tient prête à resserrer sa politique en cas de pressions persistantes sur l’inflation ou les réserves. La banque centrale a renforcé sa capacité d’absorption de la liquidité et a commencé à publier son calendrier d’opérations, d’autres réformes étant prévues. Les avancées en matière de supervision bancaire, de planification de la résolution et de recapitalisation — notamment grâce à la mise en œuvre opérationnelle réussie de la nouvelle banque postale (BPC) — seront déterminantes pour renforcer la résilience du secteur financier.

Les réformes de gouvernance et institutionnelles se poursuivent, mais à un rythme variable. Parmi les réalisations majeures figurent l’opérationnalisation de la Chambre anti-corruption, le renforcement de la transparence budgétaire et l’adoption de nouveaux règlements de gestion budgétaire. Toutefois, des défis subsistent en matière de prévision de la liquidité et de gestion de trésorerie, de fiabilité de l’exécution budgétaire, ainsi que de capacités de mise en œuvre des réformes. Le renforcement du Comité de trésorerie, l’amélioration de la supervision des entreprises publiques et la poursuite de la stratégie de réforme de la gestion des finances publiques demeurent essentiels pour consolider la crédibilité budgétaire.

La mise en œuvre du programme a retrouvé son élan après un ralentissement fin 2024. La poursuite de l’engagement avec le FMI et les partenaires au développement sera essentielle pour préserver la stabilité macroéconomique, faire avancer les réformes, mobiliser des dons et financements supplémentaires, et combler les contraintes de capacités. »

Tableau 1. Comores : Principaux Indicateurs Economiques (2024-28)

Population (2018, en milliers) : 856

Principaux produits et exportations : Clous de girofle, ylang-ylang, vanille

Principaux marchés d’exportation : Asie, Union européenne

 

2024

2025

2026     2027     2028

est.

proj.

proj.      proj.     proj.

Production

 

 

 

 

 

 

Croissance du PIB réel (en %)

3.3

3.8

4.3         4.5       4.3

 

Emploi

 

 

 

 

 

 

Chômage (en %)

s.o.

s.o.

s.o.        s.o.       s.o.

 

Prix

 

 

 

 

 

 

 

Inflation, moyenne de la période (en %)

5.0

3.8

1.7        2.1       2.1

 

Finances de l’administration centrale

 

 

 

 

 

Recettes et dons (en % du PIB)

16.2

17.8

17.2     16.8      16.7

Dépenses (en % du PIB)

19.2

19.6

18.9     18.7      18.8

Solde budgétaire (en % du PIB)

-3.6

-1.9

-1.7     -1.9      -2.1

Dette publique (en % du PIB)

33.7

36.3

37.7     37.9      39.3

 

Monnaie et crédit

 

 

 

 

 

Monnaie au sens large (variation en %)

5.1

6.0

5.5       7.0       5.0  

Crédit au secteur privé (variation en %)

1.6

8.7

5.2       5.7       5.5

 

Balance des paiements

 

 

 

 

 

Compte des transactions courantes (en % du PIB)

-2.2

-3.1

-4.1     -3.6      -3.0

IDE (en % du PIB)

0.4

0.6

 0.6       0.6       0.6

Réserves (en mois d’importations)

7.4

7.7

 8.4      7.8        9.5

Dette extérieure (en % du PIB)

30.0

31.3

33.8     34.7     36.5

 

Taux de change

 

 

 

 

 

 

  KMF/USD (moyenne de la période)

449.7

…         …          …

Sources : autorités nationales ; estimations des services du FMI.

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