Le FMI conclut un accord au niveau des services avec le Cameroun sur la troisième revue du programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité et les huitièmes revues des programmes au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit

Source: IMF in French

le 7 juillet 2025

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les opinions exprimées dans ces déclarations sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles de son conseil d’administration. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.

  • Le FMI et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord au niveau des services sur les huitièmes revues des programmes au titre la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC), ainsi que sur la troisième revue du programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).
  • L’économie camerounaise a enregistré une légère reprise en 2024, la croissance réelle étant estimée à environ 3,5 % contre 3,2 % en 2023. Orientée à la baisse, l’inflation est restée élevée, à un taux moyen de 4,5 % en 2024.
  • Les résultats des programmes ont été mitigés. Des dépenses courantes plus importantes que prévu ont entraîné, fin 2024, un dérapage budgétaire qui a nécessité l’adoption de mesures correctives. Les autorités ont progressé dans la mise en œuvre d’un vaste programme structurel. Elles sont encouragées à poursuivre leurs efforts pour restructurer la SONARA, achever les principaux projets d’infrastructures et renforcer le secteur financier.

Washington. Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Cemile Sancak, cheffe de mission pour le Cameroun, s’est rendue à Yaoundé du 30 avril au 8 mai et a tenu des réunions ultérieures pour examiner l’état d’avancement des réformes et des priorités des autorités dans le cadre des huitièmes revues du programme économique quadriennal appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) et le mécanisme élargi de crédit (MEDC) ainsi que de la troisième revue du programme appuyé par la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Les accords au titre de la FEC et du MEDC ont été approuvés par le conseil d’administration du FMI pour un montant total de 483 millions de DTS (soit 689,5 millions de dollars) en juillet 2021 (voir communiqué de presse 21/237). Une prolongation de 12 mois de ces accords a été approuvée en décembre 2023, afin de donner plus de temps aux autorités pour mettre en œuvre les mesures et les réformes, et l’accès aux ressources a été augmenté de 110,4 millions de DTS (147,6 millions de dollars, voir communiqué de presse 23/469). L’accord de 18 mois au titre de la FRD a été approuvé par le conseil d’administration en janvier 2024 pour un montant de 138 millions de DTS (183,4 millions de dollars, voir communiqué de presse 24/30).

À l’issue des délibérations, Mme Sancak a fait la déclaration suivante :

« Le FMI et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord au niveau des services sur les huitièmes revues des programmes au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit, ainsi que sur la troisième revue du programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité. Cet accord est subordonné à l’approbation du conseil d’administration du FMI. L’achèvement de ces revues permettrait de procéder à des décaissements de 55,2 millions de DTS (75,9 millions de dollars) au titre des accords FEC et MEDC et de 51,7 millions de DTS (71,1 millions de dollars) au titre de l’accord FRD.

« En 2024, l’économie camerounaise a enregistré une croissance de 3,5 %, contre 3,2 % en 2023. L’inflation poursuit sa décrue, le taux moyen sur douze mois étant passé de 7,5 % en 2023 à 4,5 % en 2024.

« Les résultats budgétaires de 2024 ont été inférieurs aux prévisions avec un déficit primaire hors pétrole de 2,4 % du PIB, dépassant l’objectif de 2 % du PIB. Un dépassement des dépenses courantes a entraîné une accumulation de nouveaux arriérés de paiements et réduit la marge disponible pour des dépenses d’investissement propices à la croissance. Les autorités réviseront le budget 2025 en prenant en considération les résultats de 2024 et annonceront des mesures de soutien pour remédier à la source du dérapage budgétaire et assurer une réduction nette des arriérés de paiements en 2025.      

« Les perspectives économiques demeurent favorables, en supposant une discipline budgétaire au cours de la prochaine période électorale et la poursuite de la mise en œuvre des réformes. Néanmoins, les risques de dégradation ont augmenté, notamment du fait de l’incertitude accrue qui entoure l’économie mondiale. Les prévisions de croissance pour 2025 ont été légèrement corrigées à la baisse, à 3,8 %, en raison de l’affaiblissement de la demande mondiale et du durcissement des conditions de financement. Avec la mise en œuvre des mesures correctives, les autorités prévoient de reprendre l’assainissement budgétaire et visent un déficit primaire hors pétrole de 1,4 % en 2025. À moyen terme, la croissance économique devrait atteindre 4,5 % et l’inflation devrait ralentir progressivement pour s’approcher du critère de convergence régionale de 3 %.

« Les autorités ont progressé dans la mise en œuvre d’un vaste programme de réformes structurelles. Dans le cadre du programme appuyé par le FMI, quelque 40 repères structurels auront été mis en œuvre, ce qui correspond aux objectifs fixés dans la stratégie nationale de développement (SND30). À l’avenir, il sera important de poursuivre la restructuration de la SONARA, de maintenir les efforts visant à achever les principaux projets d’infrastructure, et de renforcer le secteur financier en s’attaquant aux faiblesses persistantes et mettant pleinement en œuvre la stratégie nationale d’inclusion financière et la stratégie de développement du secteur financier.  

« Au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité, le Cameroun a fait des progrès considérables concernant son cadre d’action climatique et amélioré sa préparation aux mesures d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets. Les autorités ont mis en œuvre la plupart des quatre mesures de réforme restantes : l’établissement des lignes directrices en matière de climat pour l’évaluation des projets d’investissement, l’adoption d’un plan national sur le climat, et l’élaboration d’une stratégie nationale pour le financement des risques de catastrophe.

« L’équipe des services du FMI s’est entretenue avec le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le ministre d’État et secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, et d’autres hauts fonctionnaires. La mission s’est également entretenue avec des représentants de partenaires pour le développement, du secteur privé et de la société civile. « L’équipe du FMI tient à remercier les autorités camerounaises pour leur excellente coopération ainsi que pour le dialogue ouvert et constructif qu’elles ont eu avec elle. »

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